Bibliothèque à l’heure du numérique : évolution des pratiques et du rapport à l’usager (1/2)

04 Déc

Les bibliothèque publiques ou universitaires ont vu leur rôle se transformer avec la transition numérique. Les supports ont évolué du papier vers la dématérialisation, l’information et les ouvrages sont à présent disponibles en ligne ce qui facilite la recherche et le référencement.
Pour retracer les évolutions connues par les bibliothèques, nous proposons ici de résumer l’article « Les Bibliothèques ou la mémoire mobilisée » écrit par Pierre Carbone.

L’auteur démontre ici que les bibliothèques telles qu’on les connaît aujourd’hui ont connu de nombreuses redéfinitions de leurs rôles et pratiques. Le rôle initial des bibliothèques est d’organiser et d’archiver les savoirs écrits, participant ainsi à la mémoire collective des sociétés. Essentielles dans leur rôle de classification des savoirs, les organisations des bibliothèques révèlent aussi la hiérarchisation entre ces derniers. La classification décimale Dewey créée au XXème siècle pat Melvil Dewey consacre par exemple deux classes entières à la philosophie et à la théologie, deux disciplines qui ne sont pas aujourd’hui les plus productives en articles scientifiques.

En 1960, les bibliothèques s’ouvrent au public. L’usager lecteur prend alors une place prédominante puisqu’il faut penser l’organisation pour la rendre lisible et accessible. L’action du bibliothécaire est aussi de penser les besoins des usagers pour favoriser l’apprentissage. Les bibliothèques ont aussi entamées leur transition numérique en proposant petit à petit des supports physiques (CD-Roms, DVD…). Les bibliothèques gardent tout de même un rôle de médiation car les bases de données et catalogues en ligne nécessitent des compétences en recherche documentaire.

Avec l’apparition d’Internet, la transformation s’accroît car c’est tout le secteur de la production et l’édition des savoirs, de la publication et du livre qui est modifiée. Cependant, encore une fois, les bibliothèques ne disparaissent pas car le coût des publications reste élevé et est donc rendu accessible par ces infrastructures. Les bibliothèques se dotent aussi de nouvelles missions comme l’archivage des sites web qui correspond à leur mission de sauvegarde de la mémoire collective (La Bibliothèque Nationale de France expérimente une collecte systématique des domaines en .fr et .re).

La relation avec les usagers est aussi profondément modifiée avec le numérique. L’organisation des collections importe moins que l’usage qui en est fait par les apprenants.

« Internet permet la création de communautés où sont à la fois enseignants et apprenants à tour de rôle, il facilite un usage collaboratif des ressources selon les centres d’intérêt dans le lieu même de la bibliothèque. Celle-ci devient une mémoire mobilisée, une « bibliothèque apprenante. À l’ère Internet, se documenter, c’est aussi signaler à d’autres l’intérêt de tel texte ou le commenter sur un site ou un blog, éventuellement le discuter au sein d’un groupe, mettre en relation plusieurs textes dans un cours en ligne, intégrer ses apports dans une publication de recherche soumise à la discussion. »

Ce nouveau type de bibliothèques prend la forme de Learning Centre sur le modèle du Royaume-Uni. Ces espaces se transforment en véritables espaces de vie sociale et commune dans la ville.

Article : Pierre Carbone, « Les bibliothèques ou la mémoire mobilisée », Les Cahiers du numérique 2010/3 (Vol. 6), p. 39-47.


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