Ce qui a retenu notre attention en octobre 2022

30 Oct


Un ouvrage précurseur

L’ouvrage d’Émilie Gobin Mignot et de Bertrand Wolff, et en collaboration avec Noémie Kempf, publié en 2019, est à lire ou à relire.
C’est le premier ouvrage en langue française consacré à cette nouvelle modalité pédagogique qu’est la réalité virtuelle dans le domaine de la formation. Il permet par conséquent au lecteur intéressé et passionné par ces questions de retracer l’histoire de la réalité virtuelle et ses différentes applications dans le domaine de l’apprentissage.

Comme le définissent les auteurs eux-mêmes, l’apprentissage immersif virtuel est « une manière d’apprendre qui parie sur le pouvoir de l’immersion d’un sujet au cœur d’une expérience apprenante dans un environnement d’apprentissage interactif aussi vrai que nature.»


La semaine du code 2022

La semaine du code, une initiative soutenue par l’Union européenne, s’est déroulée du 8 au 23 octobre. Son objectif est d’apprendre la programmation et l’alphabétisation numérique à tous de manière amusante et attrayante.

Le site officiel regorge de ressources et d’activités pour apprendre le code aux élèves européens plus ou moins jeunes. 

L’idée sous-jacente est que la maîtrise du code est aujourd’hui, où tout passe à la moulinette de la digitalisation, une langue ou un langage aussi fondamental à maîtriser que sa propre langue maternelle.

C’est une idée que peuvent apparemment contredire les initiatives NO-CODE (possibilité de développer des applications Web ou mobiles sans avoir à coder) ou simplement l’existence d’applications générant du code à partir d’interfaces graphiques (on pense ici aux outils auteurs). Disons simplement que si la maîtrise du code n’est pas une condition sine qua non, elle donne une longueur d’avance. Certaines grandes écoles ne s’y trompent pas. Comme Neoma Business School (école de commerce) qui met à disposition des élèves une plateforme digitale d’apprentissage au développement informatique ou Audencia à travers un partenariat avec Le Wagon.

À cet égard, on peut aussi se féliciter que le référentiel PIX consacre un domaine de compétences à la programmation, et aussi se désoler de ne pas retrouver son équivalent dans le cadre Cadre Européen pour la Competence Digitale des Educateurs (DigCompEdu).

Évaluer ses compétences à suivre des formations à distance

Mis à disposition (sous licence CC)  par la Faculté de l’Éducation Permanente de l’Université de Montréal, CompétencesFep est un outil d’évaluation des compétences à suivre des formations à distance. Cet outil aborde à la fois les compétences numériques et celles liées à la collaboration, à l’esprit critique, etc.. Il n’est pas nécessaire de créer un compte pour réaliser un auto-positionnement.

La liste des compétences, très complète, est évaluée selon 4 niveaux [Clic pour voir le tableau]

Les résultats sont visibles directement via le navigateur internet ou exportables en format pdf. De plus, des ressources complémentaires sont indiquées pour développer chaque compétence.

Voici par exemple une des ressources associées à la gestion du stress:

Totalement en français, certaines ressources concernent cependant plus le Canada que la France (les aspects réglementaires par exemple).

CompétencesFep est un outil qui peut être utilisé pour nos publics d’apprenants, mais aussi pour nos collègues qui pourront ainsi se préparer aux évolutions de leurs métiers.

Lien vers le test (il n’est pas nécessaire de faire le test dans son intégralité pour valider un positionnement).

(Bonus : si le test vous semble long, réalisez le avec un fond musical québécois…)


Design-thinking et pédagogie : un mariage de bon sens !

En 2022, la question de la transformation des organismes de formation est sur toutes les lèvres : hybrider les parcours, imaginer une nouvelle organisation avec des compétences renouvelées, s’attaquer à un nouveau marché, élargir son réseau et créer des services additionnels innovants… autant de challenges qui demandent une remise en question régulière et la capacité de se mettre, très rapidement, en situation de créativité.

Pour cela, le design thinking s’y prête bien. Pas besoin d’être spécialiste en marketing, en communication, ou connaître à fond les clients. On avance en marchant, on imagine, on teste, on re-teste. On s’appuie sur des exercices, des fiches, des formats de jeu. Citons en vrac les persona, le diagramme d’affinités, la fleur de lotus, la technique des 5 « pourquoi », le CANVAS, l’idéation contrainte, le test des 5 secondes…

Le changement est devenu la norme. La pédagogie doit se réinventer régulièrement, inlassablement, pour répondre aux sollicitations d’un apprenant de plus en plus individué (qui a une attente particulière et bien à lui), agentif (qui veut pouvoir déclencher, réaliser sa formation quand il en a besoin, et où il sera à ce moment-là), réflexif (sa formation doit lui permettre de critiquer et remettre en cause sa pratique), et émotionnel (l’apprenant attend d’une formation qu’elle passe par les sens et lui imprime des émotions).

Pour en savoir plus sur les techniques et retours d’expérience du design-thinking en pédagogie, rendez-vous sur le site d’Emy Digital


Apprendre à apprendre : une compétence nécessaire !

Nous avons relu cet article fort intéressant sur les métiers de demain et les  compétences attendues par les professionnels d’aujourd’hui.

Cela rend nécessaire l’apprendre à apprendre.

Le fait d’être capable d’évoluer en permanence dans son job est une compétence à part entière et recherchée. On ne parle pas seulement de s’adapter à une nouvelle technique, à un nouveau logiciel, de télétravailler plutôt que d’aller au bureau, on parle de réinventer le produit que l’on vend, lui imaginer des services additionnels qui vont très vite prendre la place du produit lui-même, de le contextualiser ailleurs ,autrement, de le repenser à l’aune d’une nouvelle technologie, de nouveaux souhaits de consommateurs… La vie va vite, les cerveaux qui développent les produits et services doivent être très agiles !  

Du coup, hybrider une formation pour la rendre plus accessible, plus souple, c’est presque déjà de l’ancien temps. Aujourd’hui, il faut la repenser dans un environnement plus large, où l’apprenant est dans un système où se mêlent vie apprenante, vie personnelle, vie professionnelle, vie ludique, où il peut rencontrer des collègues, des formateurs, des amis dans des lieux divers (tiers-lieux, organismes de formation, cafés…), quelquefois virtuels (en réseau, sur une plateforme), permettant à chacun de créer sa propre “expérience apprenant”. 

C’est d’ailleurs peut-être la promesse du métavers…