L’IA dans les LMS

30 Sep

Ce que nous apprend le guide AINOA

Dans un précédent post, nous posions la question L’IA Générative révolutionne-t-elle les LMS ? Et nous annoncions que la version 2024 du Guide AINOA (ex FFFOD) des LMS contribuerait à y répondre. Comment ? En interrogeant les éditeurs et en analysant les LMS open source selon ces 11 critères :

  1. La conception de cours (découpage, syllabus)
  2. La recommandation de formations ou de modules
  3. La personnalisation des parcours
  4. L’analyse prédictive des difficultés des apprenants
  5. Le tutorat des apprenants
  6. La génération de QCM
  7. L’évaluation des réponses ouvertes
  8. La détection de la triche
  9. La génération de visuels
  10. La génération de vidéo
  11. La traduction de contenus

Il ressort de l’enquête que l’IA est présente dans seulement un peu plus de la moitié des LMS propriétaires (16/28 ou 57 %) et open source (4/7 ou 57 %). Ce qui peut paraître faible, vu la propagation exponentielle de l’IA dans les applications et les systèmes informatiques. Il faudrait investiguer davantage pour connaître les raisons de cette situation : choix stratégique ou idéologique, obstacles techniques ou encore freins financiers, attentisme, etc.

Autre enseignement de l’étude, mais plus attendu : selon les LMS, une intégration plus ou moins poussée de l’IA, la réalisation par l’IA de tâches plus ou moins complexes, donc un niveau d’assistance variable aux administrateurs, aux formateurs, voire aux apprenants. Cf Supra La liste des critères.

Les tâches les plus complexes sont logiquement les moins présentes. Celles qui génèrent bêtement du contenu sont les plus implémentées. Cf. Graphique ci-dessous.

Test du plugin Moodle de génération de questions

Les tâches qu’on accomplit dans un LMS pouvant être répétitives ou sans grande valeur intellectuelle, l’introduction de l’IA suscite beaucoup d’enthousiasme. Au risque de la déception. Pour éviter de passer d’un sentiment à l’autre, rien ne vaut un examen clinique et neutre des fonctionnalités introduites. C’est dans cet état d’esprit que nous avons testé le plugin Moodle AI Text To questions genarator.

Bilan en quelques lignes

  • Les questions ne sont pas générées à partir du contenu du cours, mais seulement à partir d’un prompt à saisir dans une zone de texte.
  • On peut créer plusieurs prompts, mais il n’est pas possible de modifier et de réutiliser un prompt existant . Les prompts ne sont pas sauvegardés dans une liste de prompts.
  • Les questions mettent un certain temps (avec un marqueur de progression qui semble perdu) à apparaître dans la banque de questions du cours. 
  • Il n’est pas possible de désigner une catégorie de questions comme catégorie où les questions générées doivent apparaître.
  • Il n’est pas possible de générer d’autres types de questions que des QCM à réponse correcte unique (alors que Moodle compte plus de 10 types de questions). 

C’est donc un plugin décevant qui n’a d’ailleurs pas été mis à jour depuis juin 2023.

S’il est plutôt simple à utiliser, il souffre de limites fonctionnelles qui, pour le moins, contrastent avec l’hyper fonctionnalité à laquelle nous ont habitués Moodle et nombre de ses plugins.

Test de la génération de questions au format GIFT dans ChatGPT

Test de la génération de questions au format GIFT dans ChatGPT

Le format GIFT est un format de fichier texte utilisé pour importer facilement des questions  dans Moodle. Il permet de créer les questions dans un fichier texte, de façon plus confortable qu’« à l’étroit » dans les champs de formulaire de l’outil Test.

Le concepteur utilise des balises GIFT pour différencier la question des réponses, définir les réponses correctes, incorrectes. Il peut insérer des balises HTML pour mettre en forme le contenu et l’enrichir de médias. L’éditeur Visual Studio Code est parfait pour cela.

ChatGPT permet de générer les questions au format GIFT de manière rapide et automatisée, en ajoutant les bonnes balises au bon endroit. 5 types de questions sont possibles : QCM, Appariement, Question ouverte courte, Question ouverte longue, Vrai/Faux.

On peut soumettre à ChatGPT les termes d’une thématique ou d’une problématique ou bien un fichier, ou encore une page Web. La génération est immédiate.

On peut demander que le nom des questions soit formé d’une certaine façon, par exemple précédé d’un préfixe (par exemple GEO-NIV1-Q01), ce qui facilitera la recherche, le classement. C’est à ces petits détails qui délivrent de tâches fastidieuses qu’on apprécie une technologie et qu’on en prend la juste mesure. Plus qu’aux grands soirs promis par les nombreux discours sur l’IA.