Les derniers chiffres clés du numérique en France mettent en évidence des évolutions à prendre en considération pour concevoir des dispositifs de formation toujours plus adaptés aux publics visés.
Deux chiffres mettent en évidence l’incohérence qu’il pourrait y avoir à proposer des formations sans analyser précisément leur environnement :
- utilisation de l’internet mobile : en 20 ans, l’usage de l’internet mobile (navigation et applis) est passé de moins de 10 % à 85 %. La progression est particulièrement vraie pour la tranche d’âge de 12 à 60 ans.
- 25% des français estiment ne pas avoir les compétences nécessaires à une bonne utilisation du numérique, ce que corroborent différents baromètres de l’illectronisme en France.
La première étape du modèle ADDIE (A pour Analyse) revêt donc une importance particulière dans la conception d’une formation et le choix de ses modalités.
Par ailleurs, le panel dit qu’il est assez ou très important d’avoir accès à Internet pour être intégré dans notre société. Globalement 63% des Français considèrent que le numérique facilite leur vie quotidienne.
Bref ! Un paysage en évolution positive mais toujours contrasté !
On fait le même constat avec le baromètre du FFFOD sur l’hybridation des formations.
L’hybridation se développe massivement parmi les organismes de formation (79% proposent au moins une offre hybride) mais son intensité est contrastée selon la taille des structures. Ce sont les plus petites qui proposent le plus d’offres hybrides !
Cela regroupe notamment les “pure players”, entendez les OF qui, profitant de la montée en compétences des internautes en France et de leur acuité à utiliser de plus en plus les services du web, se sont lancés sur le marché de la formation totalement en ligne, et parfois sur mobile.
Chez Stratice, nous avons l’habitude de naviguer entre des réseaux d’OF assez différents (taille, organisation, métiers préparés) et nous constatons aussi que de plus en plus d’apprenants sont friands de ces formations totalement à distance ou alternant le synchrone et l’asynchrone, l’individuel et le collectif, même quand il s’agit d’acquérir des process, de revoir des gestes métiers. Cette évolution est assez récente (post Covid), elle s’ancre dans les habitudes des 85% d’internautes fans de l’internet mobile : “Me former comme je veux, où je veux, quand je veux”.
Encore une fois, on voit bien l’importance de connaître son public, de l’Analyser pour mieux cibler sa réponse formation.
Un 2e enseignement du baromètre du FFFOD, c’est le besoin de renforcer les démarches de conduite de changement chez les professionnels de la formation. En effet, il ne s’agirait pas que ces derniers évoluent plus lentement ou différemment des particuliers, de leurs cibles, d’où le besoin d’Accompagner les professionnels des OF à 2 niveaux :
- dans leurs compétences numériques et leur changement de posture.
- par répercussion, dans leur capacité à faire monter en compétence leurs cibles (apprenants)
Le numérique : perspectives en formation entre fracture sociale et économique et opportunités pour individualiser et aider les apprenants à apprendre.
L’enjeu est triple :
- aider une partie de la population à sortir de l’illectronisme pour pouvoir “exister” dans une économie numérique
- aider ceux qui suivent bon an mal an les évolutions numériques, à continuer à évoluer dans ce monde numérique qui bouge à vitesse accélérée
- utiliser les outils numériques pour individualiser les formations en fonction des besoins, handicaps de chacun et adopter une pédagogie inclusive.
L’important pour nous, professionnels accompagnateurs, est de suivre régulièrement toutes les évolutions, de tester sur le terrain, d’analyser ce qui se passe pour accompagner plus finement les besoins spécifiques.