Comment le numérique peut permettre de faciliter la production de l’attestation d’assiduité en fin de parcours foad ?

14 Déc

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Le nouveau cadre réglementaire de la formation professionnelle encourage l’innovation pédagogique (1). Il s’agit de passer d’une logique d’offre de formation basée sur des catalogue de stages unimodaux vers de nouveaux écosystèmes d’apprentissage dans lesquels les apprenants pourraient «choisir» des actions de formation, dite multimodale.

Dans cette transition, les équipes pédagogiques vont concevoir et animer des parcours de type FOAD associant plusieurs modalités, dont d’abord «Présence-distance», mais aussi «Synchrone-asynchrone», «Formation-Autoformation accompagnée», «Formation en Centre-Formation en Situation de Travail», et autres… Le législateur a prévu de ne plus se focaliser sur le concept de «Présence» pour établir la réalité de l’avancement du parcours de formation de chaque apprenant. En effet, l’apprenant ne sera plus systématiquement ni dans le même lieu, ni dans le même temps que les formateurs-trices. Les récents décrets (2) sur la FOAD mettent en avant le concept inédit d’«Assiduité . Si la présence s’intéresse aux relevés des temps (feuille d’émargement), l’assiduité (3) prend en compte le relevé des activités de l’apprenant (tableau des preuves). Pour cela, trois types d’activités prévues sont : productions (travaux), évaluations et interactions. Légalement, en fin de parcours, chaque apprenant se verra remettre une attestation d’assiduité totale ou partielle et une copie sera adressée au financeur, comme preuve de la réalité, partielle ou totale, du parcours de chaque apprenant !

Pour la mise en oeuvre d’un parcours FOAD, la mobilisation et l’intégration des outils et des ressources numériques constituent un passage obligé, même si les usages du digital peuvent varier significativement comme le souligne la typologie «Compétice» (4) entre «Présentiel enrichi» et «Présentiel inexistant». Le numérique permet de renforcer le sens des différentes activités multimodales, en donnant, d’une part un degré progressif de liberté, de créativité, de diversité et de responsabilité aux apprenants (approches formative, collaborative et autoformative) et, d’autre part, en assurant une dimension sociale affirmée indépendamment et complémentairement aux lieux et aux temps d’apprentissage, entre l’apprenant et l’équipe pédagogique, mais aussi, entre apprenants.

L’attestation d’assiduité repose sur l’exploitation à deux niveaux (5) d’un cumul ajusté et maitrisé de preuves des activités des apprenants. En plus des usages pédagogiques, le numérique nous permet d’intégrer stratégiquement dans nos ingénieries quelques situations propices à l’enregistrement et à la valorisation des traces des activités. D’abord sont concernées les productions des apprenants (posts, notes, nuages de mots, comptes-rendus, photos, vidéos, cartes heuristiques, infographies, diaporamas, wiki, mémoires, blogs, sites, tutos, etc… ), collaboratives ou non ; puis les interactions, qu’elles soient textuelles (messageries, chats, forums, communautés, réseaux sociaux numériques et autres) ou orales (audiophonies, visiophonies, classes virtuelles, web-conférences, visioconférences, etc..) des apprenants, et enfin, des évaluations formatives, participatives ou sommatives (quizz, questionnaires en ligne, évaluations collectives, etc..). Certaines LMS commencent à proposer ce type d’enregistrement, en partie automatique, non plus des temps et durée de connexions, mais des activités. Grâce à la fonction WIKI (Framapad, Google Drive et autres), cette collecte de la réalité multiple des activités peut se faire avec chaque apprenant dans une dynamique collaborative, avec en plus, une meilleure implication, dans sa capacité accompagnée à autoréguler et à développer ses apprentissages.

Pour faciliter la mise en œuvre de ce cadre réglementaire innovant (de la feuille d’émargement au tableau des preuves), le FFFOD va publier un document de référence sur l’assiduité en formation d’adultes (6). Par ailleurs, avec ma collègue Anne Duiker, nous proposons sur Youtube une série de «Causeries» (7) pour partager nos réflexions, nos interrogations et nos propositions sur la mise en œuvre de l’assiduité, via une traçabilité partagée des activités d’apprentissage.

(1)Blog EPALE «L’innovation pédagogique sera libérée» : https://ec.europa.eu/epale/fr/blog/linnovation-pedagogique-sera-liberee-et-encouragee
(2)https://frama.link/c1DuN5fE – Informations relatives à la mise en oeuvre de la «réforme continue» de la formation professionnelle, initiée en 2014
(3)Présence régulière à un poste ; application, sérieux. Action de persévérer ; qualité de celui qui persévère. http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr
(4)Voir tuto 3’ 15 de Anna Vetter «5 types de dispositifs en FOAD» – https://youtu.be/7KBazCdBzMI – 2014
(5)Un premier niveau déclaratif avec un simple tableau synthétique et, à titre exceptionnel en cas de contrôle, un second niveau avec un extrait des preuves elles-mêmes, conservées sur plusieurs années.
(6)http://www.fffod.org/nos-activites/groupes-de-travail/article/justificatifs-d-assiduite-d-une-formation-a-distance/
(7)2018 / 10 – https://youtu.be/Yoadaxm2x7s Causerie entre A Duiker & J VDS – LS/FFFOD – Acte 1 : Assiduité – Scène 1 : les fondamentaux –

Jean Vanderspelden – Consultant «Apprenance & FOAD» – www.iapprendre.fr 
Membre du FFFOD, de Learning Sphère, du Cercle APE, de Communotic & de MIP+ – @jeanvds


Commentaires (1)

  • BUCHOLZ

    Démarche très intéressante qui laisse toute latitude à l’apprenant de choisir son parcours de formation

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