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L’affirmation : « Une classe virtuelle c’est du présentiel à distance » mérite qu’on s’y arrête un instant. Si c’était si vrai, l’animation des classes virtuelles ne devrait pas poser de difficultés, or ce n’est pas ce que l’on peut constater.
C’est pareil
- La conduite de l’animation ne change pas. L’animateur est le pilote, plus ou moins directif de la rencontre. Il gère la progression du groupe, sur le fond et sur la forme dans un ajustement constant. Il gère le temps.
- Il est à l’écoute des participants, cherche les feedbacks, les signes de compréhension ou d’incompréhension de l’auditoire. Il sait faire face aux résistances d’apprentissage.
- L’empathie reste une compétence indispensable. La capacité à interpréter les signes mineurs permet de s’ajuster en permanence au groupe
Ce n’est pas pareil
- La gestion de la distance suppose une capacité à supporter la solitude. Le regard des participants n’est pas là. On dit souvent que c’est de la radio. Il y a une réelle perte d’information non verbale.
- Le rythme de la communication change. Le silence devient vite un vide anxiogène. Le monologue est à éviter, il faut varier les intonations, les interrogations, enrichir la voix.
- Il faut faire avec un outil qui a ses propres contraintes à maîtriser et même à dépasser pour un usage fluide. Internet impose aussi des temps de réponse qui imposent des délais d’attente.
- Face à des participants lointains, l’animateur se doit d’imaginer ce qui se passe de leur côté, les difficultés auxquelles ils peuvent être confrontés. Ce n’est pas parce que ça marche chez lui que ça marche chez eux.
- Aller chercher le feedback de façon régulière par des tours de table, des questions ou des sondages.
Rien de bien compliqué dans ces différences. Les compétences pédagogiques restent les mêmes voire en sortent même renforcées. On doit pouvoir trouver un usage complémentaire des deux exercices. Comme souvent en formation, il faut beaucoup préparer.
Animer une classe virtuelle est à la portée de tout animateur de présenciel. C’est une question de préparation et d’entraînement. Préparation de la salle virtuelle et des supports. Entrainement pour maîtriser l’outil et se le rendre familier. En conclusion, entrainez-vous !
Jacques Fayet – Consultant Digital Learning