Pourquoi les MOOC n’ont-ils pas tenu toutes leurs promesses ?

21 Mai

C’est le titre de l’article paru dans  Les Echos Start il y a quelques jours et qui a largement été repris sur les réseaux sociaux.

Mais de quelles promesses parle-t-on ?
Au début du phénomène MOOC nous étions quelques uns (des dinosaures du digital learning) à s’émouvoir que l’on fasse les mêmes promesses et les même prédictions que dans les années 2000 où le elearning allait soit disant remplacer 75 % des modalités d’enseignement et de formation existantes.
Il suffisait alors de regarder un peu dans le rétroviseur, non pas pour dire que ça ne marcherait pas, mais pour comprendre là où était les erreurs déjà connues et tenter de les corriger, en amont cette fois. Les dinosaures pensaient qu’il pouvait être utile de tirer profit de l’expérience passée.
Certains semblent faire une découverte censée révolutionner une fois de plus les pratiques en nous annonçant (dixit l’article) que le numérique est une lame de fond (j’avais écrit dans mon projet de création d’entreprise en 2002 qu’on ne reviendrait pas plus en arrière sur le elearning que sur le commerce en ligne ) et que l’avenir est dans le blended learning. Certes, les manuels d’histoires et d’économie ne traitent peut-être pas encore ces sujets, mais une rapide recherche sur le web aurait permis aux auteurs de découvrir que la formation mixte (car le terme existe bien), ou encore la multimodalité, est apparue comme la solution la plus efficace il y a bien une dizaine, voire une quinzaine d’années, quand les premiers pionniers ont commencé à tirer les leçons de l’autoformation 100 % en ligne.
Quant à nous dire que le modèle gagnant est dans la gratuité des contenus et la rémunération de l’accompagnement par un tuteur, ce n’est jamais qu’actualiser le modèle économique créé fin des années 90 par Michèle Guerrin en fondant Onlineformapro. Sauf que dans les années 2000 le marché n’était pas prêt, c’est ce que l’on appelle avoir raison avant l’heure.
Les MOOC n’en sont pas moins une extraordinaire opportunité car ils ont permis au grand public de découvrir, par eux-mêmes et sans injonction de leur hiérarchie, tout l’intérêt d’apprendre autrement. Dans les dispositifs plus anciens de multimodalité ils ont renforcer la place de l’apprentissage entre pairs ainsi que d’autres formes de validation et de reconnaissance des compétences comme les badges. S’ils n’ont pas accompli cette révolution annoncée, ils ont certainement permis de légitimer les nouvelles formes d’apprentissage que l’on voit éclore aujourd’hui.
De nouvelles promesses à imaginer donc…

Article dans Les Echos le 18/05/2018 par Clémence Boyer  : Pourquoi les MOOC n’ont-ils pas tenu toutes leurs promesses ? 


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